
On dit qu’une suite tend vers l’infini si pour n’importe quel nombre M, les termes de la suite deviennent plus grand que M à partir d’un certain indice. Voici la définition formelle.
tend vers +∞ si pour tout M>0 il existe N0∈N∗ tel que an⩾M pour tout n⩾N0. On écrit limn→∞an=+∞, ou an→+∞.
tend vers −∞ si pour tout m<0 il existe N0∈N∗ tel que an⩽m pour tout n⩾N0. On écrit limn→∞an=−∞, ou an→−∞.
On dit aussi que la suite diverge vers l’infini.
Il faut penser de M comme un “seuil”. Une suite tendant vers +∞ va, au bout d’un moment, dépasser et rester au dessus de n’importe quel seuil. L’indice N0 à partir duquel elle dépasse seuil dépend de la valeur de M.
Pour pouvoir facilement parler du comportement d’une suite lorsque l’indice n devient de plus en plus grand, il est pratique d’introduire la terminologie suivante: étant donné N0∈N∗, l’ensemble {n∈\bN:n⩾N0} est appelé un voisinage de l’infini. La définition de tendre vers l’infini devient donc: an→∞ si pour tout M>0, il existe un voisinage de l’infini tel que an⩾M pour des indices n dans ce voisinage de l’infini.
{n∈N : n⩾173} est un voisinage de l’infini.
{n∈N : (n−7)2>4} contient un voisinage de l’infini.
{2n : n∈N} ne contient pas un voisinage de l’infini.
Étant donné un M>0, il nous faut montrer qu’il existe N0 tel que an⩾M pour tout n⩾N0. On a
an⩾M⟺3nn2−1⩾M⟺n2−1⩾3Mn⟺n2−3Mn−1⩾0⟺n∈]−∞,23M−9M2+4]∪[23M+9M2+4,∞[.

Etant donné M>0, il faut donner un N0 tel que an>M pour tout n⩾N0. Or αn>M⇔n>αM. On choisit donc n’importe quel entier N0>αM, il sera tel que n⩾N0⇒n>αM⇒an>M.
Etant donné M>0, il faut donner un N0 tel que an>M pour tout n⩾N0. Or n>M⇔n>M2.
On choisit donc n’importe quel entier N0>M2, il sera tel que n⩾N0⇒an>M.
Une suite non majorée ne tend donc pas nécessairement vers l’infini, mais ce sera le cas si une condition supplémentaire est vérifiée: si une suite an est croissante et non majorée, alors elle tend vers l’infini (ce résultat sera prouvé dans un exercice facultatif).
Si (bn) est une autre suite telle que an⩾bn pour tout n, et bn→+∞, alors an→+∞.
Si (cn) est une autre suite telle que an⩽cn pour tout n, et cn→−∞, alors an→−∞.

Supposons que an⩾bn pour tout n, et que bn→+∞.
Fixons M>0. Comme bn→+∞, on sait qu’il existe N0 tel que bn⩾M∀n⩾N0. Puisque an⩾bn, ceci implique donc an⩾M∀n⩾N0. On a donc montré que an→+∞.
Si la condition an⩾bn n’est vraie qu’à partir d’un certain indice, on a toujours la même conclusion. On a un théorème analogue dans le cas de −∞.
On a an=3nn2−1⩾3nn2−3n=3n−1=:bn pour tout n∈N∗.
Or, bn→∞ (en effet: pour M>0, 3n−1⩾M⟺n⩾3M+3, donc en prenant un entier N0⩾3M+3, on a bn⩾M pour tout n⩾N0). Par le théorème du chien méchant, on a donc aussi an→∞.
Polycopié rédigé par Sacha Friedli, Anastasia Khukhro, Ghid Maatouk. Sauf indication contraire, le contenu de ce document est soumis à une licence Creative Commons internationale, Attribution - Utilisation non commerciale - Partage dans les mêmes conditions 4.0 International (CC BY-NC-SA 4.0)
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