Botafogo

On dit qu’une suite tend vers l’infini si pour n’importe quel nombre , les termes de la suite deviennent plus grand que à partir d’un certain indice. Voici la définition formelle.

Une suite
  1. tend vers si pour tout il existe tel que pour tout . On écrit , ou .

  2. tend vers si pour tout il existe tel que pour tout . On écrit , ou .

On dit aussi que la suite diverge vers l’infini.

Il faut penser de comme un “seuil”. Une suite tendant vers va, au bout d’un moment, dépasser et rester au dessus de n’importe quel seuil. L’indice à partir duquel elle dépasse seuil dépend de la valeur de .

Une suite tend vers si pour tout il existe tel que pour tout . On écrit , ou .

Pour pouvoir facilement parler du comportement d’une suite lorsque l’indice devient de plus en plus grand, il est pratique d’introduire la terminologie suivante: étant donné , l’ensemble est appelé un voisinage de l’infini. La définition de tendre vers l’infini devient donc: si pour tout , il existe un voisinage de l’infini tel que pour des indices dans ce voisinage de l’infini.

  • est un voisinage de l’infini.

  • contient un voisinage de l’infini.

  • ne contient pas un voisinage de l’infini.

Soit . Montrons que .
Étant donné un , il nous faut montrer qu’il existe tel que pour tout . On a
Si on choisit , on aura pour tout , par les équivalences au-dessus. On peut donc par exemple prendre le nombre réel arrondi vers le haut.

Soit et . On va montrer que .
Etant donné , il faut donner un tel que pour tout . Or . On choisit donc n’importe quel entier , il sera tel que

Montrons que tend vers l’infini.
Etant donné , il faut donner un tel que pour tout . Or
On choisit donc n’importe quel entier , il sera tel que

On a montré auparavant que n’est pas majorée: Dans l’exemple ci-dessus, on vient de montrer que tend vers l’infini: Ces deux affirmations ne sont bien sûr pas équivalentes: si une suite tend vers l’infini, alors pour tout candidat majorant qu’on nous propose, il existe un seuil à partir duquel tous les termes de la suite dépassent ce . A plus forte raison, on peut exhiber un terme de la suite qui dépasse , ce qui montre que la suite n’est pas majorée. La réciproque est fausse: par exemple, la suite n’est pas majorée, mais elle ne tend pas vers l’infini: elle admet une infinité de termes négatifs.
Une suite non majorée ne tend donc pas nécessairement vers l’infini, mais ce sera le cas si une condition supplémentaire est vérifiée: si une suite est croissante et non majorée, alors elle tend vers l’infini (ce résultat sera prouvé dans un exercice facultatif).

[Théorème du chien méchant] Soit une suite.
  1. Si est une autre suite telle que pour tout , et , alors .

  2. Si est une autre suite telle que pour tout , et , alors .


On démontre la première affirmation.
Supposons que pour tout , et que .
Fixons . Comme , on sait qu’il existe tel que Puisque , ceci implique donc On a donc montré que .

Si la condition n’est vraie qu’à partir d’un certain indice, on a toujours la même conclusion. On a un théorème analogue dans le cas de .

Reprenons l’exemple ci-dessus.
On a pour tout .
Or, (en effet: pour , , donc en prenant un entier , on a pour tout ). Par le théorème du chien méchant, on a donc aussi .

Polycopié rédigé par Sacha Friedli, Anastasia Khukhro, Ghid Maatouk. Sauf indication contraire, le contenu de ce document est soumis à une licence Creative Commons internationale, Attribution - Utilisation non commerciale - Partage dans les mêmes conditions 4.0 International (CC BY-NC-SA 4.0)

Projet Botafogo © 2025. En savoir plus.